Plénières: | Monday | Tuesday | Wednesday |
Workshops: | Monday Session 1 14.00-15.30 |
Monday Session 2 16.00-17.30 |
Tuesday Session 3 14.00-15.30 |
Tuesday Session 4 16.00-17.30 |
Lundi, 2 juillet 2018
Session plénière
Living laterally with binary tensions
Christopher Gad (IT University of Copenhagen)
Atelier grande audience, 10.30 – 12.30 heures
Centre Culturel de Bonnevoie
This talk is my response to the conference organizers’ kind invitation to join a conversation between, my field, Science and Technology Studies (STS) and Studies of Social Work. It was recently claimed that connections between these fields proliferate. Social work seems to be “experiencing a substantial influx of new regimes of science and technology [e.g. of digital technologies and] ‘evidence based’ science”, while STS, on the other address how ongoing work by various actors in various practice continuously infrastructure ‘the social’ (Andersen & Hoffmann 2018). Understanding this work involves refiguring of important modern binaries, such as human/non-human nature/culture, social/technical, or theoretical/practical and so on, resonating with the theme of this conference.
In this talk, I address binaries not as a problem to be solved, but rather as a complicated, possibly everlasting source of tension and offer reflections on the directions the ‘binary license’ (Strathern 2011), which this conference offers its participants, could take us. As a starting point we might notice that questioning binaries seems, almost automatically, to summon other binaries. Binaries themselves, it seems, can ‘require’ of us to be understood in binary terms, e.g. if we see binaries as categorisation, they simultaneously appear problematic and necessary/helpful, obfuscating while simultaneously making something visible. Questioning binaries seems then to hinge on other binaries. If, consequently, we can neither simply live with them, nor without them, then maybe we may instead imagine how to expand our means for relating to them theoretically and practically, empirically and conceptually.
I will sample some ‘techniques’ for doing so. First, I offer a short reading of Italo Calvino’s short story ‘the black sheep’ as a means to think about ‘opposites’ as enabling contrasting and comparing. Second, I discuss the concept of Laterality as a way of further complexifying the binary between us-them, emic and etic, in qualitative social studies. The hope is to diversify what potential empirical trajectories and analytic routes we can imagine that such studies (e.g. across STS and Social Work) may take us.
Lundi, 2 juillet 2018
Workshop Session 1
14.00 – 15.30 heures
Travailleurs ou organisations compétentes ? La fonction d’accueil comme ajustement entre professionnels et envers les bénéficiaires du travail social?
Atelier de présentation (Français-Espagnol)
Rotondes S1
Dans le cadre de la présentation nous revenons à une enquête menée avec le CERSO (Centre de ressources pour le social) publiée en 2017 par rapport au secteur ambulatoire de l’aide sociale et des soins de santé en Belgique franco- et germanophone. L’enquête visait à ressortir un savoir sociologique concernant les situations de travail (niveau individuel, organisationnel et sectoriel) et les besoins en matière de formation de différents groupes à risques professionnels (travailleurs jeunes et âgés, personnes avec une aptitude réduite, …) tel que définies par la loi et différents fonctions (accueil, coordination, psychothérapie). L’enquête s’est basée sur une triple méthodologie (cadastre des données, enquête par questionnaire, enquête qualitative dans 12 services et 31 entretiens semi-directifs).
Nous présentons les fonctions d’accueil et de coordination en interrogeons particulièrement comment les liens envers les bénéficiaires sont structurés en fonction de l’organisation interne et à travers le réseau des services. Plusieurs codages binaires vont être discutés : A quel degré les professions du social sont-ils spécialisés, comment travailler en équipe polyvalente ? Qui est considéré comme compétent ? Comme s’opèrent ces distinctions ? Différentes formes de coordination et/ou d’auto-organisation sont mises en avant pour repenser le social comme travail professionnel mais aussi projet sociétal. La vision envers le bénéficiaire est cruciale : est-ce un citoyen, usager, patient ?
Quand l’inclusion devient exclusion ou le problème de la déproblématisation politique du VIH/SIDA
Atelier de discussion
Rotondes S3
Le virus VIH a changé de visage. Dans le temps, il avait des conséquences néfastes pour la santé. De plus, les nombreux ressentiments sociaux liés à l’imaginaire du virus impactaient négativement la situation de vie des personnes concernées. La détérioration progressive de leur état de santé engendrait par ailleurs une « perte d’autonomie » et des difficultés d’insertion socio-professionnelle. La politique sociale en faveur du handicap permettait à ces personnes de compenser au moins une partie des altérations engendrées par le virus à travers des prestations comme l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
Au fil du temps, de nouvelles perspectives se sont dessinées pour les personnes atteintes du virus. Des progrès notables ont été réalisés au niveau de la prise en charge médicale de manière à ce qu’aujourd’hui, vivre avec le VIH peut se conjuguer avec un projet de vie à long terme et une insertion sociale et professionnelle. Il est tout de même nécessaire de noter que l’histoire du VIH a laissé des traces et des représentations sociales.
Parfois, des changements au niveau de la politique sociale, comme par exemple dans le domaine des allocations et aides, peuvent entraîner des changements au niveau du « statut » des personnes aux conséquences graves pour leur situation de vie. Qu’en est-il dans ce contexte des personnes atteintes du virus VIH ? Aujourd’hui, face à l’amélioration de leur état de santé, quel est leur statut ? Est-ce qu’il engendre de nouveaux problèmes ? Quelles sont les stigmates laissés par toutes ces années « d’infection » ? A ce qu’il paraît, de nombreuses catégorisations dichotomiques – valide/invalide, digne/indigne, etc. – existent autour du virus VIH.
Les adultes en reprise d’études exposés à la logique de continuité du parcours
Atelier de présentation (Français-Espagnol)
Rotondes S2
Parmi le public des universités se retrouvent deux catégories d’étudiants : ceux qui poursuivent une trajectoire linéaire entre leurs études secondaires et supérieures, et ceux qui présentent un parcours discontinu, avec des épisodes professionnels et/ou des périodes de recherche d’emploi, les adultes en reprise d’études (ARE). Si l’université accueille indifféremment ces deux publics, il appert que le cadre législatif d’exercice et les politiques éducatives de l’enseignement supérieur y afférentes restent prioritairement pensées dans une logique d’étudiant en continuité de parcours.
Pour comprendre les difficultés que peuvent rencontrer les ARE dans ce contexte, nous proposons une étude de cas sur le master en alternance en Sciences du travail, organisé par l’Université libre de Bruxelles depuis 2016, et avec pour caractéristique principale de s’adresser prioritairement à des ARE inscrits comme demandeur d’emploi (DE) auprès du Forem.
Comment opérationnaliser un dispositif pédagogique pour un public d’ARE lorsque le cadre décrétal et les modalités d’immersion renvoient à la figure prototypique de l’étudiant en sortie de bachelier ? Dans quelle mesure se concilient l’identité professionnelle préexistante des ARE et leur étiquetage en tant que stagiaire lors de la formation professionnelle en entreprise ? Quelles difficultés administratives entravent le parcours académique des DE au cours duquel ils ne seront jamais considérés comme des étudiants à part entière ?
De la réinsertion des délinquants porteurs de bracelets électroniques : prioriser le contrôle judiciaire ou le travail social ?
Atelier de présentation
Maison de la Jeunesse S1
Cette communication est basée sur une recherche doctorale sur les porteurs de bracelet électronique, c’est-à-dire les personnes placées sous la main de la justice et qui doivent effectuer leur peine (en partie ou totalité) sous la contrainte d’une surveillance électronique. Le SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) gère en France l’installation et le suivi du PSE (Placement sous Surveillance Electronique) à l’aide de deux principales branches professionnelles : les surveillants pénitentiaires (pour le volet répressif) et les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (pour le volet réinsertion). Ces deux catégories de professionnelles mettent en place des codages et des techniques d’interaction pour gérer les publics auxquels ils sont confrontés. En fonction des situations et des contextes de face à face, ils développent une posture harmonisée ou contre harmonisée avec les porteurs de bracelet. La posture harmonisée aurait pour principe de s’adapter et d’encourager les porteurs dans leurs discours et actions ; la posture contre harmonisée viserait au contraire à s’opposer et dissuader les discours et actions de ces mêmes porteurs.
La proposition de communication voudrait développer les différents éléments contextuels qui entrainent chez ces professionnels des actions et des postures extrêmement différentes. Je m’appuierais notamment sur deux terrains d’observation faits dans les SPIP de Paris et du Val de Marne auprès des professionnels et des porteurs du bracelet électronique.
When places extend persons and persons extend places – Following the traces of a theory-practice project.
Touring workshop (English)
Départ: Maison de la Jeunesse
Through our “Western” eyes we tend to perceive space through juxtaposed entities (“places”), and each and every one of those is designated a (or several) primary function(s): schools and pre-schools for child education, city parks for recreational purposes, cafés and restaurants for social encounters as well as for food and drink consumption, bridges for crossing from one place to another, etc. Such a perception helps us to orientate ourselves and move through space with a sense of existential security. At the same time, though, it might close our eyes to “hidden” potentials of places. Does social work, for example, have to take place only within designated places?
In this workshop, conceived as a guided tour through what is geographically conventionalized as the city quarter of Bonnevoie, the participants are invited to discover various public spaces and some of their “hidden” potentials, that have been opened up by two generations of students through so-called person-places-extension work. Not only will they get a chance to familiarize with the idea of extending places, but they will also get an insight on how a “new” approach of community work is being developed in close interrelation of “theory” and “practice”, “teaching” and “research”.
La atención sociosanitaria pública versus privada. El tercer sector de acción social en España
Atelier de présentation (Espagnol-Anglais)
Centre culturel de Bonnevoie
El modelo único de atención socio-sanitaria pretende integrar la atención de personas que requieren algún tipo de actuación donde confluyen los dispositivos de los servicios sociales y sanitarios, mediante una acción coordinada e integral que contemple medidas preventivas, curativas y de cuidados, con el objetivo de mejorar la efectividad y eficiencia de los sistemas de servicios sociales y de salud.
Esta cooperación ha cobrado una importante relevancia tanto en la provisión pública como en la oferta privada de servicios socio-sanitarios en los últimos años. Por una parte, el sistema de servicios sociales público, conjuntamente con el sistema de salud, constituye uno de los pilares del Estado de Bienestar. En España, ha sido fundamental para su desarrollo la descentralización en las Comunidades Autónomas y Corporaciones Locales, a la vez que ha sido necesario definir un umbral básico de protección social para el conjunto del Estado.
Por otra parte, el Tercer Sector de Acción Social (TSAS), formado por entidades privadas de carácter voluntario y sin ánimo de lucro que funcionan de forma autónoma y solidaria, mediante acciones de interés general para impulsar el reconocimiento y el ejercicio de los derechos humanos, la cohesión y la inclusión social. Todo ello, tratando de evitar que determinados colectivos sociales queden excluidos de unos niveles suficientes de bienestar, mediante la provisión de una variedad de servicios sociales destinados a personas en situación de vulnerabilidad o colectivos específicos.
La crisis económica ha impactado en el sector de acción social, tanto en el ámbito público como privado, debido al incremento de la demanda, la adaptación de servicios a nuevos perfiles de beneficiarios, así como por la reducción de ingresos y gastos. Las entidades del TSAS se han visto afectadas en este mismo sentido, viéndose además en la necesidad de diversificar sus fuentes de financiación, con el objetivo de contrarrestar los recortes del gasto social que las administraciones han llevado a cabo en los últimos años.
Les personnes venues « d’ailleurs » aux prises avec les dichotomies étranger/résident, refugié/migrant et mineur/majeur.
Atelier-visite d’exposition
Hariko S1
Passerell asbl est mandatée pour jouer un rôle d’information et surtout de sensibilisation concernant la thématique de la migration. L’association cherche à favoriser le contact entre demandeurs d’asile et réfugiés installés au Luxembourg et la population du Luxembourg et de la Grande Région. Dernièrement, Passerell a mis sur pieds une exposition sur « les limites et leurs limites », qui met en texte et images les expériences de plusieurs « personnes venues d’ailleurs ».
Au cours de la visite de l’exposition, les participants auront l’occasion de s’entretenir sur les différentes dichotomies auxquelles doivent faire face ces personnes, dont notamment celles entre étrangers et résidants, réfugiés et migrants, mineurs et majeurs. Comment ces dichotomies sont-elles mises en œuvre par les administrations concernées ? Quels effets créent-elles sur les « personnes venues d’ailleurs » et les professionnels qui travaillent avec eux ? Comment doivent-t-ils se performer et comment peuvent-t-ils encore jouer avec ces dichotomies ?
Lundi, 2 juillet 2018
Workshop Session 2
16.00-17.30
Professionalisation et bénévolat au sein du travail social. Une comparaison Belgique – Espagne.
Atelier de présentation (Français-Espagnol)
Rotondes S1
Centré autour de la notion de professionnalisation, comprise comme dénominateur de problématiques multiples (Demazière 2012), cet atelier de présentation s’intéressera à la construction de la professionnalité des travailleurs sociaux et à son contrecoup le travail dit amateur, de bénévoles, qui reste une donnée majeure de la structuration du travail social en Europe (Lacalzada, 2012). La comparaison entre la Belgique et l’Espagne peut se laisser entrevoir à partir de la transformation des rapports sociaux produits par les interactions de travail entre travailleurs dit professionnels et bénévoles. À partir de l’analyse de contexte spatialement, et temporellement disjoints, nous questionnerons la production de modalités de professionnalisation différentes (Artois, 2015). Comment la distinction binaire entre professionnels et bénévoles a-t-elle évoluée ? Comment les référents professionnels intègrent cette donnée rémanente qu’est le travail bénévole, dit amateur ?
Cet atelier de présentation visera particulièrement à mettre en avant, l’échange entre professionnels de pays différents, afin d’illustrer les propos à partir d’enquêtes de terrain et des dernières statistiques disponibles. Ceci afin de confronter les représentations sociales et collectives.
Les distinctions du droit sur l’insertion professionnelle et l’« Atelier Schläifmillen »
Atelier-visite
Départ 15h30 : Place Léon XIII
Depuis 1986, le site de la Schläifmillen, situé dans le quartier de Hamm de la ville de Luxembourg, est utilisé par Inter-Actions asbl comme centre de qualification. Depuis son existence, déjà plus de 1500 adolescents ont participé à une mesure de qualification professionnelle. L’offre de qualification couvre le secteur du bâtiment traditionnel (rénovation) ainsi que le secteur du démontage de matériel électronique (ESD). En plus, l’atelier Schläifmillen offre une classe IPDM (Initiation Professionnelle Divers Métiers) en collaboration étroite avec le CNFPC.
Lors d’une visite des lieux, les participants auront l’occasion de mener une réflexion en commun sur les catégorisations (binaires) inscrites dans les dispositifs d’insertion professionnelle et leurs effets sur les « bénéficiaires ».
L’inclusion/exclusion des migrants et des personnes handicapées
Atelier de présentation (Français)
Maison de la Jeunesse S2
Présentation 1 : À propos des dispositifs d’intégration socio-économique des travailleurs migrants : une cartographie des pièges et tremplins
Cette présentation souhaite approfondir la question de l’apport socio-économique, culturel et politique des migrations en Europe. Il est construit de manière à lire les migrations par différents prismes dont les interconnexions sont importantes : le logement, l’emploi, l’enseignement, la démographie, le vivre-ensemble, l’histoire, le religieux, la participation citoyenne et politique, mais aussi la criminalité. Nous rendons compte de la migration comme d’un atout mal exploité par certaines politiques mises en place — ou justement non mises en œuvre —, mal expliqué et, par conséquent, mal compris par une partie importante des citoyens. La question ne touche pas tant ce qu’apportent les migrants dans leur ensemble — et encore moins individuellement — que comment notre société, dont les migrants et leurs déscendants font partie intégrante, peut permettre à tout un chacun de valoriser ses potentialités.
Présentation 2 : L’inclusion/exclusion des personnes handicapées face à la pensée néolibérale : Quid du travail social ?
Au lendemain de la crise financière internationale et face à l’influence croissante de la pensée néolibérale sur la politique sociale, les travailleurs sociaux se trouvent aujourd’hui confrontés à des pratiques d’austérité financière en même temps qu’ils sont supposés développer l’autonomie de leurs clients handicapés en vue de leur inclusion dans la société. De ce point de vue, il ne peut guère surprendre que, malgré la reconnaissance internationale de la CDPH, l’accès des personnes handicapées à leurs droits reste problématique, en particulier en ce qui concerne le système éducatif, le marché du travail et la participation politique.
Qu’en est-il dans ce contexte du travail social ? La définition globale du travail social (IASSW 2014) souligne, entre autres, son ancrage dans la science et les droits de l’homme. Mais qu’est-ce que cela signifie au concret ?
Performing the dichotomy of inclusion/exclusion
Creative workshop (Traduction Anglais-Espagnol)
Hariko S2
Am I part of the group or not? Do I feel “included” or “excluded”? These are questions that we have all asked ourselves at one or the other moment in our lives. But how should we go along with such questions? How do we even come to perceive « groups » as entities in the first place? We are all familiar with the dichotomies of individual/group or inclusion/exclusion, not only from within social scientific discourse (in relation to further dichotomies such as handicapped/non-handicapped, migrant/resident), but also from personal experiences (cliques, teams, family, etc.).
This workshop offers to the participants the possibility to experience an approach with which to (re-)live and
(re-)invent personal experiences in relation to the dichotomy of inclusion/exclusion. Through scenic performances, that will require a full-body implication, the workshop will challenge that very dichotomy. Hence, those interested should bring along comfortable/sportive clothing as well as a certain eagerness to perform (themselves).
About social workers and their clients: exploring a binary differentiation and its possible effects
Discussion workshop (English-Spanish)
Centre culturel de Bonnevoie
The search for a (re)definition of something everybody already seems to know can sometimes prove to be a bit tricky. Coincidentally this has been the case when the International Federation of Social Work (IFSW) and the International Association of Schools of Social Work (IASSW) launched a worldwide concertation process to renew the ‘global definition of social work’ some years ago. All of a sudden, what had been implicit in the former definition became explicit as western cultural ethnocentrism. In the end, the General Assembly of both organisations approved that “social work is a practice-based profession and an academic discipline that promotes social change and development, social cohesion, and the empowerment and liberation of people” (2014).
Now, one could argue that this sounds very familiar to the Western reader. Apparently there had been a strong lobby in favour of a global definition of social work as a profession and a discipline. As Staub-Bernasconi would probably argue, social work as a true profession needs to be grounded in scientific knowledge (2008). In a certain sense, social work as a whole has to integrate both parts – the professional and the scientific. If we follow this thread, could we not say, then, that the social worker has to be a kind of professional knowledge expert, not least with regard to other categories of persons/people such as the layman-volunteer or the social service beneficiary-user-client? What was possibly only implicit in the former definition has now been made explicit, thus readjusting the relations between binary differentiations.
For sure, there have been many discussions about it. We should not play down the fact that ‘indigenous knowledge’ entered – the third part of – the definition: “Underpinned by theories of social work, social sciences, humanities and indigenous knowledge, social work engages people and structures to address life challenges and enhance wellbeing” (2014). And there is an ongoing debate within and on social work – but also in other domains such as STS – regarding the notion of the expert. Should one assume that the social worker is an expert of social problems, social welfare and social inclusion on the basis of his (academic) training and qualification? And what about other so-called professionals: the project leader, manager, coach, supervisor, etc.? For some authors like, for instance, Herriger (2014), persons as social work clients have to be conceived as experts of their own lives and eventually must be empowered. Other authors in turn argue, with regard to the binary differentiation between the producer and the consumer of a service, that clients have to be considered as co-producers or even producers of services as much as the professionals themselves (Hammerschmidt 2010).
The image conveyed by the global definition of social work seems quite far away from such considerations of the client as expert or service producer. But we should not forget that such large-scale definitions are also about legitimation and recognition of a community of people with regard to their status. While this may raise some interesting questions, we would like to take the opportunity in this workshop to discuss different versions of the professional-client binary with regard to their effects on the relations between the involved persons. And we will pose the somewhat provocative question: What could social work look like if the only thing taken for granted would be the encounter? What would this imply in terms of knowledge, emotions, intervention, etc.?
Du travail social à l’intervention sociale : quand la légitimité professionnelle questionne l’efficacité des politiques sociales françaises.
Atelier de présentation
Rotondes S3
En France, en un siècle, le secteur du travail social puis de l’intervention sociale a connu des modifications impactant l’ensemble de sa structure : réorganisation des institutions, transformation des pratiques, mais surtout, élargissement du groupe professionnel en fonction des nouvelles problématiques et politiques sociales.
Face à la multitude de ces métiers, qualifiés par de nombreux diplômes d’état ou universitaires délivrés par divers ministères, nous nous intéresserons ici à la « guerre des professionnels du travail social français qui évolue de la concurrence à la complémentarité ». Trois sous-groupes se distinguent : les métiers « canoniques » : assistant de service social, éducateur spécialisé, animateur socio-culturel ; les « nouveaux » métiers : gestionnaire de l’urbain, encadrants de proximité des services à la personne ; et les métiers « émergents » : les socio-esthéticiens.
Analyser chacun de ces groupes questionne les catégories de professionnels et permet de dégager ce qui fait socle commun, de ce qui fait leurs spécificités. Si tous s’occupent du social et, prioritairement, des plus démunis, on s’intéressera surtout aux oppositions pour ouvrir les débats sur l’efficacité professionnelle face aux évolutions des politiques sociales françaises.
Notre contribution s’organise en trois parties. Dans un premier temps, seront présentées les réalités d’évolution socio-historique français de ce groupe professionnel et des publics y ayant recours. Un second moment examinera les pratiques fondatrices et évolutives du travail social puis de l’intervention sociale appliquées aux transformations des politiques sociales. Enfin, nous démontrerons les oppositions des professionnels à divers niveaux : leurs pratiques, leurs formations, leurs éthiques…
Qui devient alors légitime pour s’occuper des plus fragiles et appliquer « efficacement » les politiques sociales ? De part et d’autre des acteurs, les avis diffèrent. Peu à peu des rivalités vont se poser entre les savoir-être des « passéistes » et les savoir-faire des « novateurs ». Des concurrences vont s’exprimer entre des prises en charges individuelles psychosociologiques et des interventions collectives urbaines. Des conflits se concrétisent entre des éthiques basées prioritairement sur le care de celles fondées sur la gestion.
Ainsi, au cours du temps, le travail social et éducatif français va devenir « sensible » aux multiples effets de l’activité de catégorisation. Pourtant, au final, entre assistance et contrôle, tous vont s’employer de façon singulière et complémentaire à accompagner la personne en situation vulnérable, en réalisant des prises en charge du corps fragile dans toutes ses dimensions et en privilégiant la relation humaine. De nombreux travaux socio-anthropologiques démontrent l’intérêt de son analyse historiquement et culturellement situé (Mauss, 1936, Le Breton, 1990, Vigarello, 2016), tant il est révélateur, pour chacun, de réalités socio-économiques et de trajectoires de vies. Au-delà, les prises en charges sociales du corps vulnérable mettent en jeu et confrontent les entités « profession et politique » appliquées aux évolutions du travail social français.
¿Hacia la autodeterminación? Un análisis legislativo del binomio dependencia versus autonomía en el contexto español.
Atelier de présentation (Espagnol-Français)
Rotondes S2
En esta presentación analizamos las categorías binarias de dependencia versus autonomía atendiendo a dos grupos: las personas mayores y las personas con discapacidad. La ley 39/2006 del 14 de diciembre de Promocion de la Autonomía Personal y Atención a las Personas en Situación de Dependencia consolida en España la atención a la dependencia como un derecho subjetivo. Su desarrollo y la implantación del Sistema de Atención a la Dependencia materializa este derecho, con importantes consecuencias en el modelo de cuidados vigente. ¿Cómo se definen en este marco las nociones de autonomía y dependencia? Analizar su desarrollo permite revisar ambos conceptos, comprender como las categorías se construyen y permitirá observar las implicaciones que tienen en términos de intervención social. En el colectivo de las personas con discapacidad, el enfoque social con sus principios de emancipación, empoderamiento, independencia y autodeterminación Arnau, 2010), dio lugar a una contestación a esta dualidad. El análisis de la actual Ley General de las Personas con Discapacidad, vigente desde 2013, nos permite conocer en que términos se trata la discapacidad y comprobar si ha existido un cambio terminológico hacia el concepto de autonomía, más amplio e inclusivo, en la normativa española. El trabajo social, como profesión transformadora, nos da ejemplo de apuesta por la autodeterminación de las personas mayores y de las personas con discapacidad.
Apparemment, même les escargots créent des effets sur les personnes
Atelier de discussion
Hariko S1
Le colloque du REFUTS 2018 visait dès le début à aller à l’encontre des distinctions entre théorie et pratique, entre professionnels et usagers ou encore entre science et art, ceci afin de ne pas reproduire aveuglément les catégorisations mises en débat. Déguisés en escargots, dotés d’un stand et d’un roll-up de l’Université, une partie des membres du comité d’organisation de ce colloque est allée vers les gens circulant dans le quartier de Bonnevoie pour les informer sur la conférence et son arrangement plutôt peu conventionnel. L’action était aussi dédiée à trouver des possibilités d’hébergement chez des personnes privées résidant dans le quartier.
Le présent atelier entend analyser et soumettre à débat pourquoi le résultat de cette action à Bonnevoie fut médiocre et pourquoi (heureusement) les participants du colloque n’ont pas marqué d’intérêt à une telle formule. Quelles ont été les éventuels découpages catégoriels qui ont fait fuir les gens ? Quelles dichotomies ont été à l’origine de leur réticence, et en quoi cela a un lien avec le travail social. ?
Mardi, 3 juillet 2018
Session plénière
Binary differentiations as heuristic tools for creative innovation in social work practice
Claude Haas et Thomas Marthaler (Université du Luxembourg)
Atelier grande audience, 9.00 – 10.30 heures
Centre culturel de Bonnevoie
In this talk, we would like to reflect on the “work” of binaries or dichotomies, as they literally seem to be inescapable. Taking up examples of this “work” from the context of so-called custodial measures, we follow in several loops how binaries such as « penalizing vs. social reintegration » are deployed in all imaginable relations to one another as well as scales. In a certain sense, they seem to ‘run riot’ – an expression we borrow from Marilyn Strathern. Drawing back, amongst others, on Andrew Abbott’s “fractal heuristics” as a “method of discovery”, we explore the analytical potential of working with these binaries, but only in order to lay grounds for a discussion about the possibilities of creative innovation. If working with the fractal heuristic of Andrew Abbott may help to identify ‘gaps’ or new constellations, and, therefore, space for new services or programs, we shall more specifically discuss the creative potential of figure-ground-reversals in the work with binaries, taking up the current example of the so-called transition houses for former prisoners.
La pensée classificatoire dans le travail social
Mejed Hamzaoui (Université Libre de Bruxelles)
Atelier grande audience, 11.00-12.30 heures
Centre culturel de Bonnevoie
Depuis l’émergence de la politique sociale active à l’intersection des frontières constitutives du système de protection sociale, la question de la réorganisation et de la rationalisation de l’intervention sociale est une préoccupation croissante de la politique publique. Celle-ci accorde beaucoup d’importance à la redéfinition des publics cibles et à l’intersectorielle.
Ce “nouveau système social” repose, selon ses promoteurs, sur le redéploiement des alliances entre acteurs qui s’ignoraient jusqu’alors et dont l’objectif est de permettre une régulation intersectorielle des actions menées là où traditionnellement on se contentait de produire une superposition de systèmes non intégrés entre eux. En d’autres termes, le social actif est considéré non seulement comme une réponse politique au traitement de la nouvelle question sociale, mais aussi comme un mode de pensée qui mettra fin à l’approche sectorielle et catégorielle comme modalité de gouvernement.
Plusieurs questions seront abordées : En quoi la reformulation de la pensée classificatoire des populations en difficultés est-elle différente de « l’ancienne » catégorisation juridico-administrative? La mise en place des procédures et des outils pour reconstruire et identifier les “nouvelles” catégorisations sociales s’inscrit-elle dans un nouveau mode de stigmatisation ou constitue-t-elle une nouvelle chance pour les publics cibles ?
Mardi, 3 juillet 2018
Workshop Session 3
14.00-15.30 heures
Les rapports entre ‘Nous’ et les ‘Autres’ dans une perspective micro- et macrosociologique
Maison de la Jeunesse S1
Présentation 1 : L’apport de l’Autre – Dépasser la peur des migrants
Cette présentation souhaite approfondir la question de l’apport socio-économique, culturel et politique des migrations en Europe. Il est construit de manière à lire les migrations par différents prismes dont les interconnexions sont importantes : le logement, l’emploi, l’enseignement, la démographie, le vivre-ensemble, l’histoire, le religieux, la participation citoyenne et politique, mais aussi la criminalité. Nous rendons compte de la migration comme d’un atout mal exploité par certaines politiques mises en place — ou justement non mises en œuvre —, mal expliqué et, par conséquent, mal compris par une partie importante des citoyens. La question ne touche pas tant ce qu’apportent les migrants dans leur ensemble — et encore moins individuellement — que comment notre société, dont les migrants et leurs descendants font partie intégrante, peut permettre à tout un chacun de valoriser ses potentialités.
Présentation 2 : La xénophobie, une question d’échelle ?
Cette contribution s’appuie sur un mémoire réalisé dans le cadre du bachelor en sciences sociales et éducatives à l’Université du Luxembourg. Dans son analyse des échanges dans un forum de discussion se rapportant à un article publié en ligne sur les réfugiés (« Les réfugiés, des gens comme nous »), l’autrice nous fait découvrir que la distinction entre « nous » et « eux » semble être plus ou moins rigide ou souple selon l’échelle adoptée (mondiale, continentale, nationale, régionale, communale, personnelle…) par les personnes. Au-delà du fait que les contributeurs au forum donnent l’impression de pouvoir changer de grandeur/taille à leur « guise », nous allons ainsi nous intéresser plus particulièrement à la manière dont ils énactent la distinction entre « nous » et « eux » à différentes échelles. A cet effet, nous allons analyser de plus près un exemple de l’échange dans le forum. A la fin, nous soulèverons la question de savoir quels enseignements en tirer pour la pratique du travail social, peu importante le contexte ou le médium utilisé.
Prácticas de Empoderamiento vs. Asistencialismo
Atelier de présentation (Traduction français-espagnol)
Rotondes S2
En una sociedad cambiante y compleja, se requiere que la profesión de trabajo social se fortalezca y empodere, generando respuestas a las diversidades sociales y a los constantes cambios en su relación con usuarios, con otros profesionales y con el entorno. Uno de los ejes centrales de la profesión ha sido y es el empoderamiento dirigido a los propios usuarios de los Servicios Sociales. Sin embargo, existen dificultades para que los profesionales generen destrezas y líneas de trabajo en este sentido.
El taller “Prácticas de Empoderamiento vs. Asistencialismo” busca analizar y debatir acerca de los conceptos de empoderamiento y asistencialismo que definen la praxis profesional de los trabajadores sociales. A partir de la presentación de casos concretos –intervenciones con familias, programas individuales o grupales o experiencias innovadoras-, se pretende fomentar la participación de los asistentes para generar debate y discusión en torno a los principios que deben guiar la intervención desde los servicios sociales, así como favorecer la reflexión personal acerca de nuestro “modo de hacer” individual en la relación profesional.
L’Assistance Publique : un jeu d’étiquettes
Atelier de présentation (Traduction français-espagnol)
Rotondes S1
Dans une publication récente, D. Diovisalvi propose une grille de lecture de l’Assistance Publique (2017). Celle-ci se structure à partir de l’analyse de l’évolution des modalités de l’Assistance Publique et des logiques qui les sous-tendent. Elle met en évidence quatre grandes logiques : un droit à des ressources permettant de subsister, une considération du pauvre comme ‘bon’ ou ‘mauvais’, une volonté d’orthopédie sociale et une contractualisation de l’action sociale.
Dans les faits, aucune de ces réalités n’a disparu. On le démontrera en présentant de manière systématique ce qu’on appelle en Belgique le ‘Projet Individualisé d’Intégration Sociale’ (PIIS). Le PIIS est avancé comme étant un parcours de développement personnel qui doit permettre à l’usager de s’émanciper de l’aide du Centre Public d’Action Sociale (CPAS), ou en d’autres termes d’intégrer le marché de l’emploi. Derrière chacun des éléments du PIIS apparaît une forme de catégorisation du pauvre : citoyen, bénéficiaire, consommateur, client.
Si les catégories sont bien mutuellement exclusives, elles ne se gomment cependant pas. L’usager est porteur d’étiquettes multiples. L’une d’elle sera dévoilée en fonction des circonstances, voire des étapes, de la mise en œuvre de l’action déployée à son attention.
Des « jeunes » et des travailleurs sociaux. Construire et éprouver une catégorie.
Atelier de présentation
Hariko S1
Dès l’installation des familles ouvrières à La Docherie (Charleroi, Belgique), les premières formes d’accompagnement de la population apparaissent. Au fil du temps, cet accompagnement social et éducatif se transforme, l’implication d’acteurs se fait multiple et variée. Au début des années 2000, les associations locales qui se réunissent mensuellement (re)discutent d’une problématique apparemment de plus en plus visible et néanmoins insaisissable : les jeunes. Ces réflexions débouchent sur la (nécessaire) création d’un projet, attaché à une catégorie (d’intervention) : « les jeunes de 12à25 ans habitant La Docherie ». Le projet se veut atypique, non contraignant et dédié au développement d’une connaissance de ces jeunes qui « échappent ». La communication propose d’aborder les différents temps d’élaboration et de mise à l’épreuve de ce binôme catégorie-projet. Il sera question de montrer comment, au départ de confrontations de faits, d’observations, la catégorie prend forme. Dans un second temps, il s’agira de présenter ce qu’il se passe lorsque la catégorie-projet « retourne » sur le terrain. Comment les dits « jeunes » s’approprient et mettent à l’épreuve la catégorie-projet pensé(e) par les intervenants psycho-médico-sociaux et comment, ceux-ci, sont conduits à ajuster leurs actions et à formuler leurs observations. Comment la catégorie devient elle-même débat pour et par ces professionnels de l’accompagnement, compte-tenu de la coexistence avec le dit « public cible ».
Parler l’image et visualiser la parole – Travailler le social dans sa multidimensionalité
Atelier créatif
Hariko S2
Cet atelier est lié à mon expérience de graphiste, d’assistant social au Service Placement Familial de la Croix-Rouge luxembourgeoise ainsi que mon intervention en tant que vacataire dans le cadre du bachelor en sciences sociales et éducatives à l’Université du Luxembourg.
L’échange avec Claude Haas et Thomas Marthaler m’a amené à considérer le travail social comme rencontres entre personnes relationnelles en différents lieux dans le temps. Aux dimensions spatiales et temporelles qui créent le cadre de cette relationalité s’ajoutent les dimensions émotionnelles, idéelles et matérielles qui la façonnent. Dans cette optique, il n’y a pas de juxtaposition proprement dite entre des unités comme sujet et objet ou personne et environnement. Par contre, tout est étroitement imbriqué dans cette relationalité multidimensionnelle entre personnes qui se rencontrent et qui inventent mutuellement leurs propres réalités sociales partiellement partagés.
Je vis le travail social et surtout la « relation d’aide » comme fortement marqué par la communication verbale et la documentation écrite de cette relation. Mais est-ce que cette manière de communiquer verbalement, structurée par des techniques de l’entretien, tient suffisamment compte de la multi-dimensionnalité que je viens d’évoquer ?
L’art par exemple nous parle sur des canaux supplémentaires et arrive à nous toucher d’une autre façon. Est-ce que le travail social ne pourrait pas emprunter cette voie et s’inventer non seulement comme l’art de la parole, mais aussi l’art de la visualisation ? Cela ne permettrait-il pas d’atteindre autrement les personnes rencontrées et de laisser des « traces » peut-être plus profondes ?
Dans le contexte de l’atelier, je vais présenter quelques expérimentations que j’ai pu réaliser dans le cadre de mon travail et nous allons pouvoir en discuter des effets et des opportunités. Par ailleurs, nous nous essayerons à la visualisation d’une séquence tirée d’une rencontre dans le contexte du placement familial.
Le travail avec les personnes toxicomanes face aux logiques dichotomies
Atelier de discussion
Premier Appel
L’ABRIGADO existe depuis 2005 en tant que combinaison entre structure de soutien journalière et abris de nuit. Les locaux comportent ainsi une salle de consommation, un coin café comme des chambres. L’ABRIGADO s’oriente à un concept de réduction des risques, d’acceptation et de soutien. Dans le workshop, les différents champs te tension dichotomes du travail quotidien dans l’institution seront thématisés :
- acceptation – exclusion
- contrôle (légal) – perte de contrôle (illégal)
- dépendant (malade) – clean (en bonne santé)
Les sujets seront traités dans des groupes de travail et par la suite discutés ensemble.
Le détachement au regard de la distinction entre droit national et droit communautaire. Quid du travail social?
Atelier de présentation
Rotondes S3
Le travail connaît de multiples formes ou spécifications en fonction des catégorisations binaires : travail déclaré/au noir, travailleur national/migrant, etc. Avec la libre circulation des personnes et des services (en Europe), une forme spécifique de travail s’est ajoutée en la figure du travail détaché. Cette mobilité de la main d’ouvre est encadrée par un dispositif juridique complexe dont les « insuffisances » et les interprétations ont jusqu’à aujourd’hui favorisé des pratiques « frauduleuses » instaurant ainsi une « concurrence déloyale » entre travailleurs nationaux et détachés. Ce « constat » concerne également l’accès à l’assistance sociale (concept qui diffère d’un texte législatif national à l’autre) ou encore aux prestations de la sécurité sociale dont la définition reste « vague » et « imprécise » laissant la possibilité aux Etats d’exclure certaines catégories de travailleurs des systèmes de protections sociales.
Face aux limites d’une interprétation économique du droit et aux nombreuses « distorsions » des règles, une nouvelle voie de réforme semble s’orienter vers davantage de protection sociale des travailleurs. Toutefois, la révision de la directive permettra-t-elle le dépassement du clivage entre les nécessités économiques des Etats et les impératifs sociaux des travailleurs ? Quel rôle pour les intervenants sociaux ? Dans un contexte d’interconnexion croissante des économies nationales et à l’aune des éléments factuels du travail détaché, de nombreuses questions épineuses restent ouvertes, notamment celle de la pluriactivité. Il y a lieu de s’interroger sur les éventuels effets du nouveau dispositif communautaire en relation aux législations nationales, mais également sur les effets du renforcement des codifications et de leur ajustement continuel.
Community work and the specification/differentiation of services and clients
Discussion workshop (Translation English-Spanish)
Centre culturel de Bonnevoie
Community work in its essence is based on a non-categorizing premise that each and every person should cooperate for the sake of the “community”. To put it rather philosophically and with a dose of utopia, there should come a time where “the homeless” and “the rich”, “the unemployed” and “the employer”, “the refugee” and “the resident” should mingle and work together. That being said, as a community worker who ought to bring together what is by definition considered different and apart, it is interesting to have an insight on the dichotomies – amongst others performed by social institutions themselves – that influence the daily life of a community worker and his “clients”. For if one can think of every person to be a “client”, where shall be the boundaries between community work and other services proclaiming specification ? How can one, as a community worker, legitimize its criss-crossing between different “clients”, “problematics” and “fields”?
In this workshop, Nicolas Uhler – local community worker for Inter-Actions asbl & assistant lecturer at the University of Luxembourg – and Yann Soares – former intern at Inter-Acions asbl, student at the University of Luxembourg and philosophy enthusiast – engage in an open dialogue that shall be largely based on triggers given by the participants.
Mardi, 3 juillet 2018
Workshop Session 4
16.00-17.30 heures
Regards croisés et évolutifs sur les aptitudes des jeunes «NEETS» en territoire carolo
Atelier de présentation
Maison de la jeunesse S1
Depuis 3 ans, le centre Metices de l’ULB est impliqué dans l’évaluation d’un projet « innovant » financé par le Fonds social européen intitulé « Popul’art Cité : street art et revitalisation urbaine au rendez-vous de l’insertion des jeunes à Charleroi ». Le caractère expérimental du parcours intégré d’insertion sociale et professionnelle permet de réunir des acteurs issus des secteurs de l’animation socioculturelle, de l’aide sociale, de la préformation ainsi que de la formation professionnelle de pointe et offre un cadre d’intervention susceptible d’atténuer les processus d’exclusion auxquelles les publics dits « très éloignés de l’emploi » font régulièrement face. Invités à adapter leurs pratiques professionnelles à des collectifs de jeunes porteurs d’un projet d’embellissement de quartier, les intervenants se doivent également d’offrir aux jeunes les compétences nécessaires à la concrétisation du projet et à leur faire découvrir les métiers qui y sont associés. Face à ces multiples enjeux, de nombreux jugements sociaux s’expriment, dans le chef de l’ensemble des acteurs, qui renvoient aux catégories binaires autonome-dépendant/apte-inapte lors de la confrontation à des épreuves et opportunités inédites. La présente communication entend analyser les moments où les jugements convergent ou se distinguent entre accompagnants et accompagnés ainsi que les « éléments déclencheurs » d’un changement de regard sur les capacités et d’émergence de nouvelles formes de catégorisation.
Mesures tutélaires: vers une sortie de la dichotomie capable ou incapable?
Atelier de présentation (Traduction français-espagnol)
Rotondes S1
La partition des êtres entre individus capables et incapables s’affirme avec clarté dans le droit des tutelles. En Belgique comme dans la plupart des pays européens, les interventions de type tutélaire affichent aujourd’hui l’ambition de respecter l’autonomie des personnes protégées. Cette exigence implique le respect de la capacité lorsqu’elle est présente et la reconnaissance d’aptitudes décisionnelles limitées à certains aspects de l’existence. Les pratiques tutélaires demeurent cependant prisonnières d’une approche capacitaire de l’autonomie, qui a pour effet d’entretenir une opacité sur la mise en œuvre de la protection judiciaire au quotidien. La préservation des intérêts, du bien-être et de la santé des personnes protégées requiert, à tout le moins, l’obtention de leur assentiment aux décisions prises en leur nom. À défaut, les intervenants sont réduits à un usage de la contrainte qui, s’il est peu étudié dans ses applications concrètes, n’en est pas moins omniprésent dans la relation d’aide aux personnes dont l’aptitude à décider pour soi est altérée. En suivant le parcours de Muriel, sous protection depuis 10 ans, nous montrerons que, comme le soulignent Hennion et Vidal-Naquet (2015), « la solution qui consiste d’un côté à conserver intact le principe idéal du refus de la contrainte et, de l’autre, à laisser la pratique s’arranger au quotidien avec les difficultés de son application est peu satisfaisante ».
Les catégorisations des travailleurs « à risque/non-à-risque » à l’épreuve des trajectoires professionnelles
Atelier de présentation
Rotondes S3
En Belgique, il existe des mesures légales visant à développer des actions en faveur des travailleurs faisant partie des « groupes à risque ». Il s’agit par exemple, selon l’arrêté royal du 19 février 2013, des travailleurs âgés de 50 ans ou plus, des jeunes de moins de 26 ans en formation, … Ces travailleurs seraient plus à risque que les autres d’être fragilisés dans leur parcours professionnel, voire de perdre leur emploi.
A partir de ces définitions, on peut donc distinguer des travailleurs à risque et des travailleurs qui ne le sont pas. Si cette modalité de ciblage constitue une étape incontournable pour l’opérationnalisation des dispositifs de soutien, elle peut être associée à des effets non souhaitables. Pour n’en citer qu’un, cela participe à un processus déterministe d’étiquetage (selon l’expression de Becker, 1963) des individus catégorisés « à risque » qui deviennent responsables de se prémunir en mobilisant les outils qui leurs sont proposés, selon le principe fondateur du « travail sur soi » (Vrancken & Macquet, 2006).
A partir des résultats d’une recherche commanditée par le Fonds ISAJH et réalisée à travers la collaboration de trois centres de recherche (CERSO/Helha, CERIAS/Helha/Henallux et CASPER/USL), cette communication vise à interroger la pertinence de cette catégorisation binaire (fait-elle sens sur le terrain ?) et à la nuancer à travers le prisme d’une analyse des trajectoires professionnelles.
Digital Intervention of Social Work in Spain
Presentation workshop (Translation English-Spanish)
Centre culturel de Bonnevoie
The main idea of this study is to research the digital tools that we use in Spain, and more specifically in Aragón, for social interventions. There is a real advance in the way people is communicating each other, but there is a mainstream that don’t know what Social Work is, and always link it to poverty, charity and limit situations. Our preventive labour is not well known, our access to our users is changing, or should. The problem, is the lack of knowledge on creating those tools that can make us closer to them.
After researching, there are some tools, but those are for exclusive use of social workers. The main tools are desired tools, the ones that would work and make users easier to communicate with social workers, to be more active on their own intervention; these are just ideas, that come from us, social workers, but we have a big lack of knowledge on creating them, and/or have a conflict between working face to face (proximity), and the help of apps. In fact, despite some specific programs, mostly games developed from engineering for psychology at the university, and few social associations that requested something specific from indiedevs.
As a conclusion, and in fact, there is only one real attempt to create tools for social worker intervention, no matter if they work at the public administration, on their own or in private sector; also, it’s necessary to confront face to face and digital world between users and social workers.
Resignación vs Transformación : atención plena como herramienta de cambio desde el trabajo social
Atelier de présentation (Traduction espagnol-français)
Rotondes S2
El debilitamiento del estado de bienestar español en los últimos años, ha cambiado las dinámicas relacionales entre usuarios y trabajadores sociales, aumentando presión ejercida sobre los éstos, “que se ven envueltos entre las exigencias de las organizaciones, las demandas de los ciudadanos y sus valores y principios profesionales“ (Lázaro Fernández, 2004).
Estas situaciones contribuyen a la aparición del burnout, caracterizado por agotamiento emocional, deshumanización y baja realización personal (Sopesens, 2005), síntomas especialmente graves cuando en el trabajo social, el propio profesional es el recurso más importante a utilizar (Schaufeli & Enzmann, 1998).
El cuidado de los profesionales debe ser garantizado desde los centros de trabajo y las políticas públicas, pero no podemos confiarlo solo a las entidades. Además, el auto-cuidado ha de ser responsabilidad individual de los propios profesionales, como recogen los Códigos Éticos de Trabajo Social.
La atención plena en el contexto de trabajo social permite “hacer el máximo por nuestro ambiente laboral, a pesar de las restricciones de la estructura de los programas y los servicios en los que trabajamos” (Leonard, 2012, pág. 6). Frente a la “resignación” ante las dinámicas generadas con usuarios y en los centros de trabajo, la práctica profesional basada en atención plena podría generar un cambio de dentro a fuera, desarrollando herramientas para una mejor regulación de nuestras emociones y favoreciendo un tipo de relación más humana con los usuarios.
Un concept pédagogique à l’épreuve des distinctions binaires – le projet HARIKO
Atelier-visite
Hariko S2
Le Hariko est un projet de la Croix-Rouge Luxembourgeoise qui donne accès à l’art et à la créativité à tous les jeunes de 12 à 26 ans, en leur offrant des workshops artistiques gratuits. Le projet a son siège à Bonnevoie et est devenu un laboratoire d’inclusion, un lieu d’échange et de partage, où se rencontrent des jeunes, jeunes adultes, artistes, bénévoles et des migrants de toute provenance.
Dans le cadre de ce workshop, les participants seront invités à contribuer à une réflexion sur les dichotomies présentes dans le travail au quotidien. Il s’agira en particulier des dichotomies suivantes :
- la dichotomie interne/ externe qui genère des perceptions opposées et peuvent parfois limiter le Hariko à ce qu’il n’est pas ou pas seulement.
- la dichotomie « professionnel (du travail social)/bénévole »
Reconsidering gender binarity as a continuum in relation to social work
Discussion workshop (English-Spanish)
Hariko S1
Gender is mainly considered as a binary categorization including “men” and “women”. Persons who consider themselves as non-binary, persons who are born intersexual, persons who transition genders, even homosexual or bisexual people are often considered as “different”, as “in-between”, as third or fourth gender.
Christel Baltes-Löhr reflects the concepts of gender which are present in our Western European and Anglo-American cultures and tries to open the perspective to see all known and unknown gender as situated on the same continuum, in order to do justice to the plurality of gender.
This workshop tends to irritate taken for granted concepts of gender by analyzing the paper of Baltes-Löhr (2018), brainstorming about effects of binary and other gender inventions, and questioning the role of social work practice in the continuation or subversion of these categorizations. The workshop aims to elude bipolar gendering and to explore the “utopia” of gender abolishment.
Les distinctions du droit sur l’insertion professionnelle et l’« Atelier Schläifmillen »
Atelier-visite
Départ 15h30 : Place Léon XIII
Depuis 1986, le site de la Schläifmillen, situé dans le quartier de Hamm de la ville de Luxembourg, est utilisé par Inter-Actions asbl comme centre de qualification. Depuis son existence, déjà plus de 1500 adolescents ont participé à une mesure de qualification professionnelle. L’offre de qualification couvre le secteur du bâtiment traditionnel (rénovation) ainsi que le secteur du démontage de matériel électronique (ESD). En plus, l’atelier Schläifmillen offre une classe IPDM (Initiation Professionnelle Divers Métiers) en collaboration étroite avec le CNFPC.
Lors d’une visite des lieux, les participants auront l’occasion de mener une réflexion en commun sur les catégorisations (binaires) inscrites dans les dispositifs d’insertion professionnelle et leurs effets sur les « bénéficiaires ».
Mercredi, 4 juillet 2018
Session plénière
The Rhetoric of Urgency and the Theory-Practice Binary in Social Work
Tom Grimwood, University of Cumbria
Atelier grande audience, 9.00 – 10.30 heures
Centre culturel de Bonnevoie
This paper explores the relationship (and potential relationships) between philosophy and social work, using the topic of “urgency” as its basis. This may seem like a contradiction at first: after all, it is the urgency of elements of service delivery which often gives rise to a binary distinction between theory and practice.
However, the paper suggests that deconstructing the ways in which “urgency” emerges is a key to a continued dialogue between the two disciplines. It does this, first, by unpacking the notion of urgency as a form of cultural rhetoric. Rhetoric here refers to contemporary theories of rhetoric which the study of (and training in) persuasiveness, involving not only political and legal speeches, but everyday talk, material culture, resonance, ambience, physical gesture and so on. Thus, while the experience and understanding of time is a distinctive part of the neoliberal model of health and social care (see, for example, Sugarman and Thrift 2017), using rhetoric as a mode for diagnosing urgency in practice allows us to articulate the different tensions within the concept of urgency which ground theory-practice binaries and ask: what makes this binary so persuasive (to practitioners and theorists alike)?
Second, the paper introduces and examines some of the more intriguing debates in contemporary philosophy, rhetoric and social theory relevant to these scenes of urgency, and which may offer routes to working through these tensions; in particular, post-Foucauldian accounts of power, Deleuzian notions of “assemblage” and the rise of “non-ideal” theory in social philosophy. Each of these offer alternative ways of framing “urgency” that may inform social work; at the same time, the paper considers ways in which social work practice may, in turn, enhance these debates themselves, and move towards bridging the theory-practice division.
Children and adults. On the practical accomplishment of a supposedly natural difference.
Sascha Neumann, University of Luxembourg
Atelier grande audience, 9.00 – 10.30 heures
Centre culturel de Bonnevoie
The difference between children and adults is always anticipated when we speak about children. No matter if this difference is based on their physical, cognitive or moral particularities, it is nonetheless a structural element of modern societies and it is especially the legitimatory ground for educational ambitions dedicated to the growing-up of the next generation. This is not least manifested in a large number and a wide range of institutions and professions dealing with children. In other words, being a child means growing-up in social contexts, which institutionalize the difference between children and adults from the very beginning of their lives. From this perspective, the binarism of children and adults is not so much the precondition but the result of a distinction, which only generates children as such. Inspired by social constructivist and post-structuralist approaches the so-called “new social studies of childhood” took up this perspective as a fundamental epistemological premise of their research program. Against this background, the “new social studies of childhood” did not only raise the awareness for the generational order of current societies but also investigated empirically how the binarism of children and adults is produced and reproduced again and again in everyday interactions and relationships. In my talk, I will follow this track by referring to some of my own ethnographical investigations in the context of early childhood education. In doing so, I will take up three main questions: How is the child and how are children as a distinct social group constructed and objectified in institutionalized educational contexts? How does the distinction of children and adults enable to legitimize educational ambitions? Who is the “adult” being constructed and objectified by practices of “doing difference” between children and adults?