XXXIIe colloque annuel en ligne : « Se former et agir en travail social durant une pandémie » 29 juin 2021 de 16h à 19h

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Depuis plus d’une année nos vies ont été bouleversées par la pandémie globale lié au
coronavirus. L’édition de 2020 du Réseau des Formateurs Universitaires en Travail
Social a été annulé suite à l’impossibilité de se réunir et d’organiser des voyages à
travers l’Europe (et ailleurs). Comme les mêmes craintes pèsent sur l’édition 2021, le
colloque en présentiel a Saragosse a été postposé en 2022. Vu que l’épreuve de cette
pandémie nous soumet à une épreuve de longue durée, nous avons voulu tout de
même organiser une rencontre sous forme de webinaire en 2021 pour garder autant
que possible les contacts entre les formateurs/-ices, les étudiant.e.s. Le comité de
pilotage du Refuts a voulu créer un moment de rencontre et d’échange pour maintenir
vivant nos liens, nous allons nous intéresser aux connections entre nos différents
pôles à travers 4 champs spécifiques :

1 – Les bénéficiaires du travail social

Le crédo à travers l’Europe a été d’abord de « rester chez soi », mais qu’en est-il des
personnes sans un logement, avec un logement insalubre, sans les commodités
nécessaires ? Les limitations liées aux mobilités ont fait revenir des inégalités de
logement, de quartier et territoriales. Vivre dans des logements sans jardin, dans des
quartiers surpeuplés, avec un manque d’infrastructures collectives (jardins, parcs,
etc.) ont démontré avec persistance les inégalités sociales en termes d’espace de vie.
Le plus longtemps que la crise perdure, le plus insistant viennent les échos du terrain
quant à la santé mentale dégradante, une augmentation des conflits et de la violence
conjugale, des consommations, etc. Les problématiques de non-recours et d’accès
aux structures ont certes été renforcées pour une série de bénéficiaires. Comment
est-ce que les travailleurs sociaux ont gardé le contact ? Comment rendre compte de
ceux qui ne contactent plus les services ? Certaines formes d’intervention sociale ont
été réduites à un « minimum humanitaire », d’autres ont fermé leurs portes pour viser
un travail à distance, par contact téléphoniques, de création de groupes sur whatsapp
dans l’esprit du travail communautaire, etc. Comment les usagers-citoyens ont vécu
cela ? Est-ce que de nouveaux publics ont émergé ? Est-ce que d’autres publics ont
déconnecté ?

2 – Le travail social en tant que pratique

L’intervention sociale a vu des profonds bouleversements, tandis que certaines
formes d’intervention sociale ont dû continuer leurs activités sous un mode
distanciel, une grande partie des lieux de travail social sont restés ouverts et ont dû
développer une grande diversité d’adaptations pour se conformer à la fois aux règles
en vigueurs, aux précautions liées à la présence des personnes (bénéficiaires,
bénévoles, stagiaires, professionnel.le.s) dans les lieux habituels de travail social
ainsi que par rapport à des réorientations des buts de l’organisation.

La gestion de la « bonne distance » professionnelle prend à cet égard une toute autre
signification. Comment le travail social s’est organisé ? Est-ce que les approches
individuelles à distance ont pris de l’ampleur ? Qu’en est-il du travail de
développement communautaire ou du travail social collectif ?

3 – Les lieux de formations

Le passage assez abrupt vers un mode d’enseignement en distanciel, ou en bimodalité, a fait appel à une grande capacité d’adaptions au niveau humain,
pédagogique et technique. L’organisation de l’université a connu de forts
bouleversements. Ce champ d’interrogation veut vaire le point sur les pratiques
intéressantes en termes de pédagogie mais aussi rendre compte des multiples
difficultés.
Si ce bousculement témoigne d’abord des inégalités en termes d’accessibilité de
l’internet et à des ordinateurs et tablettes pour toutes les personnes résidantes dans
le même logement, et même plusieurs personnes dans un logement, etc., il nous
semble aussi important de donner la parole aux étudiant.e.s pour qu’ils rendent
compte comment ils ont vécu ce changement. Comment est-ce qu’ils s’y sont
adaptées ? Est-ce qu’ils sont investis d’autres domaines de la vie ? Est-ce qu’ils ont
entrepris des activités de bénévolat ? Comment cela s’est passé dans les lieux du
stage ?
D’autres formes de d’organisation collective ont aussi émergé. Certaines universités
ont investi dans des logiciels et des pratiques pour contrer la « triche », de l’autre côté
un exemple français montre des solidarités nouvelles entre étudiants. Dans un cours,
les 150 étudiant.es. ont rendu exactement la même copie. Comment penser
l’enseignement, soutenir la solidarité entre étudiant.e.s, viser une réussite collective ?

4 – Un questionnement sociétal

Ce quatrième champ veut rendre compte des questions plus larges et transversales
par rapport à la santé, les pratiques de travail social et la formation dans une société
bousculé par une épidémie. Comment est-ce que les sociétés humaines trouvent un
équilibre entre réponses incertaines à la gestion de ce nouveau risque (Beck, 1996) ?
Quels sont les risques à accepter, quels pouvoirs d’influencer la situation restent ?
Comment rendre compte des plus vulnérables ?
Quelle place est-elle donné à quelle expertise ? Les experts du domaine médicosanitaire ont été plutôt écoutés par les différents gouvernements, mais quelles
d’autres formes de savoir ont été mobilisés ? Est-ce que le travail social a juste dû
accepter d’être faiblement pris en compte ou est-ce qu’il s’est organisé pour donner
un écho du terrain ? Comment construire des modes de solidarité, d’action collective
ou d’intervention sociale en temps de crise aïgue ? Quel modèles politiques et
d’intervention sont préconisées par les acteurs du social ? Est-ce que l’on est dans
une crise ou est-ce qu’il existe d’autres lectures qui relient ces thématiques aux
processus historiques et civilisationnelles de notre époque actuelle et future ?