Thématique

En Belgique comme partout en Europe, le vieillissement de la population constitue depuis le début des années 2000 une des préoccupations majeures de l’espace politique, économique et social. En juin 2013, l’introduction à un dossier thématique paru dans Le Monde diplomatique et intitulé « A quel âge devient-on vieux ? », posait non sans ironie, les pensés et impensés du vieillissement de la population : « Ce n’est pas un hasard si les trois discours dominants sur les personnes âgées sont d’ordre démographique, médical et économique : faute de penser la vieillesse, on se focalise sur le nombre, sur les corps et sur le coût » (Pellissier J., juin 2013).

Les réponses à apporter aux problèmes que rencontreront, demain, les personnes que l’on nomme communément les « seniors », nécessitent un débat sans tabous. Comment les accompagner dans leurs parcours et leur offrir des services de qualité, tout au long d’une vie qui sera plus longue qu’auparavant ? Comment leur permettre de bien vieillir, en bonne santé ? Ou au contraire comment les accompagner dans la maladie ? Comment leur assurer des conditions de (fin de) vie décentes ? Comment leur proposer une fin de carrière digne, dans des organisations de travail épanouissantes ? Comment garantir une retraite acceptable ? Comment leur donner accès à une participation citoyenne, aux loisirs, aux activités culturelles et sportives ? Plus globalement, comment articuler les nouveaux rapports générationnels ? Finalement, avec l’apparition du 3^ème puis du 4^ème âge et, en conséquence, une transformation du parcours des âges, quel nouveau modèle construire en termes de répartition des temps sociaux ?

Ce colloque vise également, dans la tradition du REFUTS, à mobiliser une perspective comparative internationale en prenant en compte des contextes variés ainsi que les différentes politiques sociales menées en Europe (Autriche, Belgique, Italie, France, Espagne, Allemagne, Luxembourg).

Si les parcours de vie doivent être repensés à la lumière de l’allongement de la durée de vie, ils ne peuvent s’envisager sans le concours des Institutions et des Acteurs de l’intervention sociale, confrontés dans leurs pratiques à cette « nouvelle donne sociale ». Des Institutions et des Acteurs finalement privilégiés pour re-donner à la « vieillesse » du sens ainsi que ses lettres de noblesse.

Le programme du colloque est construit autour de trois axes prioritaires et orienté vers l’intervention sociale.

Axe 1 : Vieillissement actif et parcours de vie

En 2012, l’Année européenne du « vieillissement actif et de la solidarité entre les générations portait le message suivant : « Vieillir en restant actif ». Ce premier axe est l’occasion de débattre sur le vieillissement au sens large mais aussi d’analyser l’évolution des politiques publiques orientées « vieillesse » ou encore de présenter des pratiques et des projets originaux et innovants

Axe 2 : Vieillissement, emploi et travail

Au sujet de l’emploi, le débat porte sur l’allongement des carrières. Quel bilan tirer, en Europe ou à l’échelle nationale, des politiques publiques d’emploi en faveur des « seniors » ? Les réformes en cours ont-elles un impact réel sur l’emploi des « seniors » ?

Aussi, de nouveaux choix doivent être faits sur les lieux de travail en matière d’organisation du travail et de conditions de travail (réduire la pénibilité, favoriser les relations inter/intra générationnelles). Les enjeux liés à la formation tout au long de la vie et au développement des compétences, aux modes d’évaluation des performances, à la transmission des savoirs professionnels (tutorat, coaching) et à la mobilité ne peuvent être ignorés. Enfin, dans l’entreprise, c’est l’image négative des « seniors », (moindre productivité, réticence aux changements organisationnels et technologiques, faible appétence à se former) qui doit être réexaminée.

Axe 3 : Vieillissement, vulnérabilités et rapport intergénérationnel

Cet axe a pour ambition d’étudier les questions liées à la santé, à la précarité et à la dépendance. Peuvent être abordées des problématiques aussi diverses que les pathologies et facteurs de risque chez les personnes âgées, les défis sanitaires, les plans d’action de prévention, les inégalités sociales d’accès aux soins et aux services sociaux, les modalités de prise en charge de la dépendance (en termes de financement / d’organisation), le problème du handicap, la question des solidarités familiales, etc.